C’est une opération d’envergure qui n’est pas passée inaperçue sur les routes du Doubs. Fin novembre, les douaniers francs-comtois ont pu compter sur l’aide d’un scanner mobile et de la brigade dédiée pour contrôler les véhicules. Objectif : lutter contre le trafic de stupéfiants et de tabac.

S’il est efficace, le camion scanner mobile des services de douanes n’est pas forcément discret. C’est d’ailleurs là l’une des visées de l’opération d’envergure qui a eu lieu fin novembre pendant une semaine sur les axes routiers du Doubs et notamment les autoroutes : marquer les esprits pour rassurer les citoyens d’une part, et envoyer un signal vis-à-vis des trafiquants d’autre part. Les routes comtoises ne représentent pas un long fleuve tranquille pour le transport de stupéfiants et de tabac de contrebande dans un flux Nord-Sud important.

Fin novembre, le scanner mobile a été déployé sur tout le territoire franccomtois. 200 poids lourds ont ainsi été contrôlés.

Car l’autre objectif fixé reste la lutte contre la criminalité organisée et en premier lieu le trafic de stupéfiants et de tabac mais également les contrefaçons. Concrètement, grâce à un bras qui se déploie tel un portique à bagage dans les aéroports, le scanner mobile permet de radiographier aux rayons X les véhicules qui passent en dessous. Les poids lourds et leur chargement, parfois difficilement accessibles aux agents lors d’une fouille, sont particulièrement visés par ce dispositif.

Les brigades des douanes de Franche-Comté et la brigade spécialisée du scanner mobile s’associent lors de l’opération. Les agents des brigades terrestres ciblent, rabattent et escortent les véhicules vers le scanner mobile. “Des agents sont spécialement formés à la lecture et à l’analyse d’images, ils se font une idée du contenu du chargement, identifient potentiellement des caches et orientent les brigades pour la fouille approfondie. Sans le scanner, les agents sont confrontés à des situations beaucoup plus compliquées, chronophages, notamment avec des chargements en vrac”, explique Thomas Lamy, chef divisionnaire aux douanes de Franche-Comté.

L’atout non négligeable du scanner mobile est un gain de temps significatif dans les contrôles. Lorsque la fouille d’un chargement de plusieurs tonnes de marchandises d’un poids lourd peut prendre plusieurs heures à des agents, le scanner le radiographie entre 15 à 30 minutes et guide plus précisément la fouille. À titre d’exemple début novembre, du côté de Nice, la douane a réussi à intercepter 330 kg de cannabis cachés au milieu d’un chargement de farine animale. Le poids lourd était en provenance d’Espagne. “Cela permet d’intensifier nos contrôles. Pour les automobilistes, c’est moins de délais d’immobilisation et on porte moins atteinte à la fluidité de la circulation”, poursuit Thomas Lamy.

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La France, qui a été l’un des premiers pays à se doter d’un tel outil de détection, compte depuis 2007 deux camions scanner mobile et un fixe, situé au port du Havre. Les camions scanner mobile ne sont pas affectés à une brigade régionale en particulier et rayonnent dans tout le pays selon une programmation semestrielle.

En 2022, la Franche-Comté avait connu une belle année avec la saisie de 5,4 tonnes de produits stupéfiants et 11 tonnes de tabac de contrebande. 2023 semble suivre la même courbe. Les chiffres des douanes de Franche-Comté seront d’ailleurs communiqués en ce début d’année.